La bataille de l'éternité by Van Vogt Alfred E

La bataille de l'éternité by Van Vogt Alfred E

Auteur:Van Vogt Alfred E [E, Van Vogt Alfred]
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF
Éditeur: Marabout
Publié: 1972-12-31T16:00:00+00:00


XIX

Il avait fait ce qu’il avait pu – c’est du moins ce qu’il semblait à Modyun. Rien d’autre à faire désormais sinon laisser les événements suivre leur cours.

Pourtant, tout le reste de la journée du procès, son corps demeura désagréablement brûlant. Ce qui était, bien sûr, une absurdité glandulaire que ne pouvait tolérer un esprit philosophiquement parfait. Le plus ridicule, dans son attachement physiologique à Roozb et aux autres, c’était qu’il les avait rencontrés par hasard.

Ce n’est pas comme si je les avais choisis pour une qualité quelconque.

Le jour de sa sortie de la barrière, il avait arrêté une voiture avec quatre occupants et pris l’un des sièges inoccupés. Voilà à quoi se résumait la signification de leur rencontre. Il n’existait aucune différence entre eux quatre et les autres hommes-animaux.

Voilà, raisonna-t-il, quelle était la perspective véritable de ses relations avec eux.

Son corps n’en demeura pas moins plus chaud que la normale.

Quatre jours après le procès, la sonnette de sa porte tinta de bon matin. Lorsque Modyun ouvrit la porte, l’officier, respectueux, lui annonça :

— Le pourvoi en cassation des quatre condamnés a été rejeté. La cour a insisté pour que vous soyez informé de ce verdict, en tant que principal témoin.

Modyun allait dire merci et refermer la porte lorsqu’il remarqua que son visage s’était empourpré à cette annonce. La chose était-elle possible ?

— Je désire rendre visite aux condamnés avant leur exécution. La chose est-elle possible ?

— Je serai heureux de m’en enquérir, dit l’officier, et je vous ferai part de la décision.

La chose s’avéra possible ; il pourrait voir ses amis la veille de leur exécution, le soir du sixième jour après le procès.

Ils sont vraiment très respectueux de la loi, dut admettre Modyun. Son impression primitive d’une machination compliquée dirigée contre lui paraissait totalement erronée.

De l’extérieur, la cellule ressemblait à un dortoir comme les autres, mais une porte la fermait. En face de celle-ci, un homme-hyène montait la garde. Il lut soigneusement l’autorisation écrite de Modyun, déverrouilla la porte, attendit que le visiteur fût entré, puis reverrouilla soigneusement la porte.

Pendant quelques instants, l’endroit parut désert à Modyun. Une paire de jambes émergea soudain d’une couchette inférieure… et Narrl s’assit en s’exclamant à peu près :

— Doux Jésus, regardez qui est là !

Ces paroles provoquèrent aussitôt l’apparition des trois paires de jambes supplémentaires, et trois silhouettes familières émergèrent de leurs couchettes. Les quatre hommes-animaux se mirent sur pied, s’avancèrent et serrèrent la main du visiteur.

Modyun jeta un coup d’œil autour de lui et s’aperçut qu’en fait, l’endroit différait des autres dortoirs. Car après les dernières couchettes se trouvait une alcôve. Et il y avait des tables et l’équipement habituel d’un réfectoire.

Après avoir promené autour de lui un regard inquisiteur, Modyun dit d’une voix hésitante :

— J’ai pensé que je ferais bien de venir vous dire adieu.

Une grosse larme coula le long de la joue de Roozb. Il était tout pâle et pas bien beau à voir avec ses joues creuses.

— Merci, camarade, dit-il d’une voix étouffée.

Modyun le fixa avec une stupéfaction considérable.



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